À tous ceux qui auraient envie de m’insulter…

Par Mylène Grégoire, présidente et coach PCC chez Mymosa &CO Conseil inc. 

Histoire vécue

Je suis dans le salon d’Air Canada. Nous revenons d’un superbe week-end entre amis. Le salon est bondé. Les voyageurs s’empressent de remplir leur assiette de nourriture pour ensuite rechercher une place pour manger et relaxer. Apercevant un couple qui scrutait les alentours, nous leur avons fait signe, en leur cédant notre place comme de bons samaritains. 

J’arrête à la salle de bains, question d’être confortable pour écouter deux films d’affilés et rédiger sans me lever de mon siège sur notre trajet vers Vancouver. Mon conjoint surveille ma valise et ensuite, c’est à son tour. Un petit cinq minutes d’attente et nous sommes prêts à nous rendre à notre quai d’embarcation.

Au salon, il y a une ligne d’attente de gens d’affaires. Un homme habillé d’un complet bleu dernier cri, possiblement acheté de la boutique Harry Rosen, bondi de la ligne d’attente en nous criant dessus avec une colère déconcertante : «C’est à cause de vous si tout le monde attend! Vous avez pris 15 minutes pour aller aux toilettes. Je suis debout à attendre à cause de vous». Mon mari, de répondre en gentleman: «Monsieur, notre place a déjà été prise par un couple, alors non, on ne vous prive pas de votre place ». J’ai répondu: «Franchement monsieur» avant d’apercevoir les portes de l’ascenseur se refermer. Mon conjoint et moi nous nous sommes regardés en se disant, qu’est-ce qui vient de se passer? Je ne suis pas habituée à recevoir des insultes dans la vie. J’avoue que ses propos toxiques m’ont habité quelques instants. J’ai été tellement prise au dépourvu que je n’ai pu faire preuve de mon sens de la répartie. Ensuite, tout de sorte de scénarios me sont passés à l’esprit afin d’analyser la meilleure réplique que j’aurais pu lui lancer. Les voici.


1ère option. Je me mets sur la même longueur d’ondes et lui répond: «En passant, le vin et le cognac sont juste au bout de l’allée. Ça va vous calmer» ou encore «C’est à cause de gens comme vous que les environnements toxiques et les guerres existent». Cela aurait été aussi jouissant de l’humilier en public en lui disant qu’il a besoin d’un coach professionnel et que j’excelle en gestion de la colère. Oui tout ça serait satisfaisant à court terme, mais cela occasionnerait en retour une hausse de sa colère…

Hummm… ce n’est pas une très bonne option finalement.


2e option. J’essaie de le calmer en disant «Monsieur, je suis sincèrement désolée de voir que vous devez attendre… Nous ne connaissons pas les règles d’entrées et de sorties du salon». Ce qui ne serait pas très logique puisque nous attendions à trois mètres de la sortie et c’était clair que nous quittions les lieux. Je ne suis pas très friande des excuses dans ce type de situation car c’est l’équivalent d’être à la merci de l’agresseur si je peux me permettre le terme. Je suis inconfortable avec le fait de m’approprier une erreur que je ne crois pas avoir commise. Et s’il s’agissait d’une erreur, je trouve que l’ampleur de la réprimande était injustifiée. Dans ma pratique, j’aide mes clients à gagner en confiance et en conviction devant des situations difficiles, alors je ne montrerais pas l’exemple.

Option réfutée.


3e option. Je lui démontre de l’empathie, même si la largeur de son égo m’agace, en tentant d’oublier cette image de gamin qui pleure avec la cuillère dorée à la bouche. Je me repose sur ma force, celle qui me permet de garder le contrôle et d’afficher une présence exécutive. À présent, je suis curieuse de connaître son histoire et de comprendre ce qui l’a amené à être aussi désagréable en ce dimanche après-midi. Il s’est peut-être récemment séparé, perdu de l’argent dans ses investissements ou il doit gérer la lourdeur de sa vie professionnelle. Bref, il n’est plus connecté et n’a certainement pas une belle relation avec lui-même. Dans ce genre de situation, quelle serait la meilleure réplique?

Ma troisième option est de choisir l’amour inconditionnel. Une idée farfelue m’interpelle: augmenter ma force mentale et le surprendre en lui faisant un petit câlin et en lançant: «Ça va passer !» Possiblement un geste à haut risque de blessure physique en retour… Quoiqu’il en soit, si je choisis la compassion, ma conscience s’en porte mieux et en plus, ce type serait susceptible de diminuer sa charge émotive et d’être moins sujette à risque de récidivisme.

Option choisie.

La prochaine fois que vous recevez une insulte, plutôt que de répondre instantanément à la colère, je vous suggère de «dérouler l’histoire au complet»; de prendre du recul face aux conséquences de vos paroles et actes que vous êtes sur le point de libérer. Quel serait le prix à payer pour vous et les autres à la suite de votre intervention? Y aurait-il une autre solution plus pacifique? Pour ma part, j’opterai pour la solution de créer un monde meilleur. Élevons-nous au-dessus de notre colère, puisons notre énergie de l’espoir et adoptons un regard humain, rempli de compassion… et le monde s’en portera mieux.

Gare à vous, la prochaine fois que vous m’insultez, j’aurai le réflexe d’éviter d’entrer dans votre tornade, de vous juger et si les circonstances s’y prêtent, je vous donnerai un câlin!


Mylène Grégoire, présidente et coach chez Mymosa &CO, autrice, conférencière et fondatrice du programme de formation en ligne Brillez au boulot et De l’intuition au succès.

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